lundi 30 décembre 2013

L'Auberge de la Charrue, Romanel-sur-Lausanne

J'ai eu la chance d'obtenir un fameux livre rouge assez convoité, essentiellement dans la région vaudoise. Il s'agit du Passeport Gourmand.
Pour qui vit à l'étranger ou est alors enfermé dans une pièce sombre sans fenêtre avec uniquement un ordinateur pour lire ce blog, le Passeport Gourmand est un carnet d'adresse de restaurants affiliés proposant de savourer un repas en compagnie choisie à moindre frais.

Bref, puisqu'il faut bien en choisir un dans ce vaste choix (plus de 100 dans la région vaudoise) et qu'il faut bien commencer quelque part, ce 20 décembre 2013 au soir nous nous rendons joyeusement à Romanel-sur-Lausanne, charmante bourgade de région lausannoise, pour découvrir en plein centre, juste au-dessus le la gare du LEB, la Charrue, n'offrant aucune difficulté pour parquer à côté.

La Charrue est une auberge établie dans une ancienne maison de campagne retapée d'allure simple et charmante, façade blanche, volets rouge et blancs sur fenêtres tantôt arquées, tantôt rectangulaires. 


Une fois à l'intérieur, on se trouve dans une sorte de vestibule menant, à gauche, sur une salle simple de type bistrot de village, hautes plinthes boisées et mur brut blanc, quelques tableaux ou bibelots au plafond, tables en bois brut laissées nues avec un mini-palmier comme habitant, bar et ouverture sur la cuisine.



A droite, une salle plus coquette, fort charmante et très agréablement mise en valeur ; murs jaune marbré sur hautes plinthes blanches, sol sombre en parquet flottant, tables espacées et élégamment dressées, nappe ou chemin de nappe couleur crème surmontant une sous-nappe couleur taupe, mini sapin en pot et arrangement hivernal sur assiette en décoration, chaises confortable.
Délicatement réparties dans la salle, quelques discrètes décoration révélant la mixité du lieu, entre cuisine traditionnelle et marocaine, tajines, tableaux et lampes tressées.



Nous sommes accueillis avec professionnalisme par l'apparent responsable des lieux et menés à notre table. On nous propose illico un petit apéritif, ce sera deux verres de Johannisberg dont je n'ai, honte à moi, pas pris le détail, au demeurant présenté à la table et servi uniquement après l'avoir fait déguster.

Peu après, la carte nous est apportée par le second serveur de la soirée, un jeune homme en formation semble-t-il.
Une carte agréablement réduite, essentiellement composée de mets traditionnels sur un discours de saison, fleurant bon la fraîcheur et le travail de cuisinier, offrant largement de quoi faire plaisir tant aux carnivore, aux piscivores qu'aux végétariens.
En sus de cela, quelques perles offrant un brin de soleil marocain : je parlais avant de mixité, en effet, le patron possède des origines marocaines qu'il restitue à la carte sous un petit choix de mets marocains, trois entrées, trois plats (dont un introuvable, la pastilla, sorte de tourte de feuilles de brick au poulet) et un dessert.

Le choix est assez vite fait pour ma part entre Europe et Maroc. Ma Maman fait son choix en parallèle et c'est parti pour le show !

En entrée, ma convive prend une simple salade mêlée, sauce commandée à côté. Salade tout ce qu'il y a de plus simple et classique, au moins fraîche, composée d'un mélange de feuilles, carottes et rondelles de tomate, bref la salade mêlée comme on la trouve partout, ni plaisante, ni déplaisante à défaut de la sauce proposée qui n'est manifestement pas faite maison.


De mon côté, une soupe harira, traditionnelle soupe de tomate marocaine. Un bol portant couleurs et épices m'arrive, avec comme la tradition le veux, deux petites assiette, l'une comportant une datte, l'autre une rondelle de citron. C'était la première fois que je dégustais une telle soupe mais pour en avoir lu des recettes, je m'étonnais de la texture liquide : connaissant la théorique présence de pois chiches, je m'attendais à quelque chose de plus lié. Autre surprise, la présence de pâtes apparemment de type penne un peu défaites. Ce sont des surprises qui n'influencent pas autrement mon impression, ne connaissant pas toutes les subtilités de la recette. Néanmoins, une belle richesse de saveur, d'épices mêlées et d'herbes fraîchement ciselée (essentiellement coriandre) des goûts terriens reconnaissable de pois et lentilles, c'était très plaisant et réconfortant.


En plat, ce sera le bar en filet grillé garni d'amandes effilées. Un grand classique mais très bien réalisé, le poisson est très joliment cuit et bien parfumé, peau croustillante et chair respectée. Est servi avec cela un petit écrasé de pommes de terre et un mélange de légumes, tous deux en portion correcte. Une assiette qui a beaucoup plu à la dégustatrice.


Pour ma part, pas assez d'appétit pour m'envoyer la pastilla, ce sera la tajine de poulet au citron confit. Dans son plat en terre cuite, ce morceau de voyage m'arrive, généreux en flaveurs et en quantité. Et, temps de fêtes oblige, il ne s'agit pas de « simple » poulet, mais bien de la pintade, une bonne demi-bête. La viande est magnifiquement caramélisée, confite, croustillante à l'extérieur et juste moelleuse à souhait à l'intérieur. Elle a été généreusement nappée de chair de citron confit et se retrouve accompagnée d'une belle portion d'olives noires et vertes, d'un pruneau (probablement une erreur dans la matrice (:-p)), un quartier de citron confit et une jolie portion de légumes. Le tout est enrobé de saveurs chaudes et épicées, un bonheur de saveurs si entremêlées qu'aucune ne prend le dessus.


On n’oubliera pas de mentionner avec délice la jolie semoule qui accompagne le plat, parfumée aux raisins secs et légèrement épicée, parfaitement cuite.


Ce plat fut un vrai bonheur. Pour les amoureux de saveurs fortes, on ne se refusera pas le plaisir de demander un petit pot de harissa de très jolie facture, peut-être maison, assurément de production artisanale.

Côté boissons, nous avons accompagné notre repas de 75 cl d'Heiniez vertes complétée d'une désirée d'un très plaisant Pinot Noir « Terre Neuve » 2012 par David Kind de Saint-Prex qui fut de belle compagnie. On notera d'ailleurs une carte des vins plutôt intéressante, essentiellement locale et de choix agréable avec comme présence remarquable notamment le travail d'un certain Raymond Paccot de Féchy qui n'a plus à faire ses preuves.



On finira en douceur pour ma part, seul dessert de la table, ce sera la salade d'orange à la fleur d'oranger accompagnée de sa glace cannelle. Un dessert simplement et élégamment présenté, fines rondelles d'orange agréablement mûre augmentée d'une eau de fleur d'oranger très présente qui pourrait s'avérer un poil écoeurante à la longue. C'était sans compter sur la sage adjonction d'une boule de glace cannelle que j’apprécie fortement qui apporte tout son piquant à l'ensemble et quelques copeaux d'amande caramélisée pour le croquant, au final un dessert très complet et fort plaisant ! 


Et un ultime café avant de demander l'addition qui s’élèvera à 151.40 CHF en prix plein, réduit à 100.40 grâce au Passeport Gourmand.

Un mot sur le service en général : le patron comme son apprenti sont d'une grande douceur avec une réelle envie de bien faire et beaucoup de professionnalisme. Il faut tout de même signaler qu'ils manque peut-être tous deux d'un oeil permanent sur


la salle, cette espèce de vision d'ensemble permanente si utile à un serveur, ce qui peut rendre l'appel un peu difficile. Néanmoins ce repas fut sans accroc et extrêmement satisfaisant. J'ai adoré mon petit voyage épicé et ne me refuserai pas le plaisir d'y retourner pou la pastilla !

Un grand merci !

L'Auberge de la Charrue
Route d'Echallens 1
1032 Romanel-sur-Lausanne
Vaud, Suisse

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