dimanche 13 juillet 2014

Café de la Place, Corsier-sur-Vevey


Que j'en ai entendu parler, de ce Café de la Place à Corsier ; un coin qui semble faire l'unanimité dans la région pour sa simplicité, sa tradition et sa qualité constante. C'était une belle occasion que de s'y accorder une soirée amicale, ce 7 juin 2014.

On rejoint très simplement ce village sis un peu au-dessus de Vevey, soit à pied, soit en bus.
La commune est d'une surface assez étendue et si ses abords se mêlent aux quartiers entourant la gare de Vevey, la promenade vers le Corsier profond est agréable et on arrivera sans peine au milieu de l'archétype du centre de village : son église, sa poste, sa banque et son café.

Un café qui d'ailleurs est l'un des deux bâtiments classés comme bien culturel d'importance nationale de la commune (avec le Manoir de Ban), en tant que représentant le l'architecture bernoise en Pays de Vaud : une belle grande bâtisse précédée d'une jolie terrasse couverte de vigne, un intérieur traditionnel un rien vieillot (mais on aime cela), où l'on dîne sous l'oeil de Charlie Chaplin, la bâtisse fait restaurant et hôtel. La foule qui s'y massera durant la soirée ne fera que prouver davantage son succès.

Note à part, juste pour rire, il est amusant de remarquer que dans un coin à tel point pétri de traditionalisme, la quasi totalité du staff (du moins celui rencontré ce jour-là, tant en salle qu'en cuisine) était manifestement originaire du sous-contient indien. Ce sont des petits riens qui me font sourire. Un staff qui au demeurant est très professionnel, efficace et agréable.

Nous sommes donc installés sur la terrasse, la soirée est douce, autant en profiter. On nous propose un apéritif (décliné, on avait pris de l'avance sur le sujet) et nous voilà alors face à une carte jolie, assez réduite, combinant terroir, tradition et saison. Les grandes spécialités du lieu sont les tartares déclinés à toutes les saveurs, l'entrecôte servie au beurre maison ou encore les moules ou les crevettes à nouveau aux goûts divers et variés. On pourra également y déguster diverses salades, petite restauration ou encore la fameuse « désossée du Léman », une manière particulière de préparer la perche, à laquelle on n’enlèvera que les arêtes dorsales et des côtés mais dont on préservera l'arête centrale.

Le choix des vins est plutôt attrayant. On sélectionnera trois dl d'un rouge local, un Yvorne Grand Cru 2012 « La Bastide », assemblage de Pinot noir, Gamay et Garanoir riche en bouche, plutôt fruité, avec des tanins bien soutenus.

On nous porte une corbeille de pain frais, une baguette toute simple mais bien réalisée, le genre de pains avec lequel on apprécie saucer.


Comme entrée, nous avons tous deux choisi la fraîcheur et la légèreté d'une salade mêlée. Une jolie assiette composée de jeunes feuilles de salades diverses, de la carotte, du concombre, du maïs, de la tomate, le tout généreusement nappée d'une de ces sauce à salade à l'ancienne, des goûts rappelant la salade de grand-maman, c'est réconfortant et agréable. 


Ma convive prendra, comme plat, le « Tartare cristal » garni de tapenade, champignons et parmesan.
Une jolie présentation, un tartare emportepiécé couronné d'un oeuf de caille, un tronçon de concombre recelant du cognac, une quenelle de tapenade de bonne qualité et un petit tas de morceaux de parmesan. On a encore quelques étoiles de carambole, peu intéressantes dans l'assiette mais on soulignera l'effort esthétique. Servi avec des toasts, ma convive s'en est délecté et en est sortie comblée.


Pour ma part, les crevettes à l'ail m'ont fait de l'oeil. Servie avec sa bavette et son rince doigt, voici une généreuse portion de crevettes très bien cuites, issues de production durable certifiées et de belle qualité, sont présentées dans leur plat de cuisson baignant dans une sauce à l'ail ma foi assez grasse mais franchement bonne. Servi avec un mélange de riz blanc et riz sauvage, c'est typiquement le genre de plats d'une grande simplicité mais qui offrent beaucoup de plaisir.


Autant dire que les portions sont généreuses et ne laissent que peu de place au dessert. Ceux-ci sont réduits au nombre de cinq et sont à l'image du reste, d'une grande simplicité. Je me laisserai tenter par la poire au Servagnin et sa glace vanille ; bel hommage à l'histoire que l'emploi de cette variété de Pinot noir cultivé depuis le Moyen-Age dans nos régions et qui a risqué de disparaître. L'ensemble est simple et bon, léger et agréable après un tel repas. 


L'addition se montera à environ 120 francs.

Le Café de la Place a tenu ses promesse. On n'y va pas pour être émerveillé, surpris, étonné mais pour trouver le plaisir d'une cuisine de grand-mère, de la simplicité, de l’authenticité et un cadre qui, tout de même, vaut le coup. J'y retournerai sans doute en saison froide pour y déguster le moules dont j'ai entendu le plus grand bien.

Place du Temple 15
1804 Corsier
Vaud, Suisse

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