samedi 28 février 2015

Yauatcha, Londres


Ce soir de la Saint-Sylvestre, je poursuis mon tour du monde en terre londonienne pour m'engager sur les sentiers si répandus mais oh combien méconnus de la gastronomie chinoise. Si l'est bien quelque chose que l'on voit à chaque coin de rue dans nos régions, c'est un restaurant chinois. Ma foi, force est de constater que l'on a généralement à faire avec une habituelle carte à rallonge avec des sauces de base souvent industrielles qui apprêtent indifféremment toutes les viandes et les poissons. Peu vont proposer quelque chose d'un peu différent, quitte à rompre avec les sensibilités en proposant des mets plus authentiques, plus « street food », cuisine de ménage ou encore seulement avec des vrais produits frais et travaillés. Bref, une fois de plus, Londres s'avère prête à offrir à l'intéresser quelque chose d'autre.

C'est dans un lieu réputé que je passerai cette soirée du 31 décembre 2014, le Yauatcha. On ne peut parler du Yauatcha sans mentionner le nom d'Alan Yau, restaurateur de renom mais surtout créateur de concepts de génie sautant d'un projet à l'autre de façon infatigable. Wagamama, cette chaîne bien connue à l'échelle internationale basée surtout autour de la nouille de tous pays asiatiques, est né de son esprit prolixe; le concept a par ailleurs été reproduit et développé, voire copié. Autre aventure marquante, celle du Hakkasan considéré comme l'une des meilleures tables chinoises hors de Chine.

Yauatcha est l'un des derniers nés du créateur. Un concept étonnant alliant dim-sum traditionnels cantonnais ou revus, et pâtisserie fine et créative d'inspiration française sublimée par un certain Graham Hornigold, dans un univers de maison de thé moderne, raffiné, flirtant avec le luxueux.

Il faut se frayer un passage dans la sulfureuse et passionnante Soho, éventuellement zigzaguer un peu avec plaisir avant d'arriver devant une devanture bleu éclectique inratable (surtout de nuit). On devine qu'il y a du monde et que toute l'équipe du Yauatcha c'est préparée à une soirée excitée. En effet, le Yauatcha (comme bien d'autres établissements) avait organisé une soirée de la Saint-Sylvestre avec menu spécial (malheureusement pour moi, à partager à plusieurs... j'ai bon appétit mais faut pas pousser non plus) mais avec la carte toujours ouvert, DJ jusque tard de prévu pour passer le cap


Généralement je me méfie et n'attends pas forcément des merveilles d'une soirée de la Saint-Sylvestre; s'il y a certes du plaisir, les restaurants sont souvent incapables de sortir des indécrottables mets lourdissimes, vont avoir tendance à être dépassés, vont manquer de précision dans les assiettes ou alors vont ouvrir toute la carte en plus d'un menu exceptionnel sans avoir la maîtrise ou l'équipe permettant de gérer l'affaire (autant proposer un menu, un point c'est tout dans ces cas là). Ici je ne me fais pas trop de souci: le Yauatcha a du background, de l'expérience, une réputation à défendre qui lui interdirait un faux pas dans une soirée qui attirera tant de monde.

Je pénètre dans un restaurant déjà bondé. Un vestibule et un secteur d'accueil immédiat, très professionnel et agréable. Sur la droite, un étal de pâtisseries magnifiques annoncent un dessert gourmand. Aux étagères qui lui font face comme aux murs, des boîtes de thé dont le nombre restera indéterminé s’alignent, certains sont de très grands thés, certains réputés, d'autres méconnus, toujours raffiné et offrant des saveurs variées. Tous sont achetables sur place, comme les pâtisseries, pour se faire un moment Yauatcha à la maison. Le long du pupitre d'accueil débute un très beau et long aquarium où vivent de très beaux poissons très colorés et plus loin une sortie de bar / cuisine.




La salle est habitée de tables sombres entourées de fauteuils blanc ou noir confortables. Lumière tamisée, des plafonds au caissons en bois sombre et papier (ou imitation de papier) de riz, le tout ponctué de ces mêmes lumières bleue électrique.




Plus loin, un bar où un monde énorme se tasse; c'est la salle d'attente d'une certaine manière et le lieu privilégié pour débuter la soirée avec un des cocktails de la belle suggestion de la maison et qui sont des créations.




En sous-sol, une autre salle globalement plus sombre mais avec des lampes à la lumière plus crue, avec de temps à autres des notes de doré et une vie sur les cuisines, offrant une ambiance toute différente. Ce qui ne change pas, c'est la foule, le ballet des serveurs et le sentiment festif.

Après un accueil très professionnel et personnel malgré le monde, je suis débarrassé de mes affaires et on me mène au bar où on me propose de patienter. En effet, ce jour particulier,le Yauatcha avait prévu plusieurs services et je suis arrivé (volontairement) un peu en avance. Me voilà donc à choisir un cocktail dans cette salle surpeuplée et animée, intéressante de par sa population mêlant couples, amis, familles, enfants de façon toute naturelle.
La carte de cocktails est très bien fournie, toutes de créations de la maison, classées selon les types de goûts, charge d'alcool ou spécialités. Le choix est difficile et je me lancerai pour un Hakka, l'un des cocktail « signature » du lieu, composé de vodka Belvedere, du saké Akashi-Tai Honjozo, du jus de lychee et de lime et des morceaux de coco et de fruit de la passion fraîchement préparés sous mes yeux. C'est d'une grande douceur tout en restant léger et frais, avec une bonne teneur en alcool, très belle création.


Assez rapidement, on vient me chercher et on me mène à la salle principale. A peine installé à table, on me propose de l'eau et on me porte la carte de mets et de vins.
A mon grand regret, je ferai l'impasse sur les menus et tâcherai de faire un choix dans cette foule de délices que la carte raconte: dim-sums vapeurs, frits, rôtis, tantôt traditionnels, tantôt simples, tantôt surprenants, tantôt innovants. C'est la spécialité des lieux et je savais que j'en ferai mon repas. Notons toutefois un très joli choix de viandes, poissons et mets végétariens (tofu, légumes, plats de riz, nouilles) qui sont bien loin du discours commun de nos régions pour devenir tous absolument alléchants à la lecture seule.

Côté boissons, notons le magnifique choix de thés, le très bon choix de vins fins et sakés japonnais. Globalement, l'alcool est lourd pour la bourse, dans ce restaurant, mais la sélection est des plus convaincante.

J'ai beau savoir que je veux des dim-sums, autant dire que le choix est impossible. Après un bon quart d'heure d'hésitation sans fin, je finis par laisser ma serveuse, d'une grande patience, professionnelle et aimable, choisir pour moi. Nous partons en premier pour une sélection « surprise » de trois de ces bouchées.

D'emblée on me porte trois sauces: l'une à base de soja et vinaigre de riz, une sauce pimentée assez relevée et de goût plutôt raffiné, une sauce aux piments torréfiés et sésame. Toutes trois sont probablement faite maison de par les saveurs bien différentes des équivalents industriels que je connais. Avec cela, des lamelles de concombre marinées, d'une grande délicatesse: encore du croquant, un peu de douceur dans une marinade révélant des saveurs de vin de riz.


Me sont proposés en premier les « Pork and prawn shui mai ». Cela fait probablement partie de ce qui se fait de plus traditionnel et classique en la matière. D'un certain point de vue, lorsqu’on est en quête de découverte, cela peut « décevoir » de ne pas être surpris par de nouvelles découvertes dès le début. Toutefois, cela permet d'établir un étalon de qualité par rapport à quelque chose de relativement connu. Mais la déception s'arrête là car la qualité et les saveurs sont incomparables. Moelleux, gourmands, riches en bouches, les saveurs propres du porc et de la crevette, tous deux de bonne qualité, se laissent reconnaître très clairement et sont mariés à des saveurs de shii-take très plaisantes. On déplorera un petit morceau cartilagineux dans un des raviolis, provenant sans doute du porc. Malgré ce bémol, l'ensemble est savoureux.


On continue avec l'un des mets les plus commandés des lieux, le « Crispy duck roll ». Des rouleaux de pâte de riz fine frits de belle taille, pas gras pour deux sous, réservant à l'intérieur une quantité appréciable de morceaux de canard tendres et riches en saveurs, parfaitement assaisonnés et entourés de quelques légumes en julienne. Servis avec une sauce traditionnelle hoi sin, elle aussi probablement maison, pas trop sucrée, avec pas mal de relief, c'est un bonheur.


On continue avec probablement la plus exceptionnelle assiette de la soirée, « Prawn and beancurd cheung fun ». Le cheung fun est une forme quasi inconnue dans nos contrées et qui pourtant fait partie des incontournables chinois. Il s'agit traditionnellement de rouleaux de pâte de riz fraîche et fine, farcis, cuits vapeur et servis avec une sauce. Déjà, on ne peux que se réjouir de la précision dans le façonnage et le découpage du rouleau qui est extrêmement appétissant. La pâte est de belle texture et révèle un cœur croustillant de crevettes en chapelure riche en saveurs, un peu de salade et quelques juliennes de légumes. Le tout est servi dans une sauce sombre de soja, plus corsée mais aussi un peu plus sucrée. À ne pas rater !


Ma serveuse s'enquiert de l'état de ma faim, et je ferai la place pour une quatrième assiette qui sera un « King crab Shanghai siew long bun ». Le nom traditionnel de la forme de ravioli est le xiǎolóngbāo signifiant « petit sac » et réservant un contenu tout à fait étonnant: servis avec une sauce soja-gingembre-poireaux, l'intérieur est riche en morceaux de crabe et surtout augmenté de bouillon ! Des raviolis à la soupe de crabe. L'effet est remarquable et c'est excellent !



Côté boisson, j'ai consommé de l'eau gazeuse et un excellent thé vert, infusé et filtré par les soins de la serveuse, un « Rest Dragons Well », d'une grande délicatesse, floral à souhait, une brise printanière en bouche.

Mais finir un repas à Yauatcha sans prendre de dessert, ce serait presque sacrilège lorsque l'on sait que c'est l'une des pierres angulaires du concept. Trop indécis pour choisir, je me laisserai à nouveau faire par ma serveuse qui me portera un « Chocolate toasted rice », l'un des desserts les plus réputés des lieux. Une mousse de chocolat au lait aérienne, étonnamment riche en cacao et peu sucrée, montée sur un biscuit truffé et glacée d'une couverture de chocolat de très grande qualité est augmenté de thé matcha et de grains de riz soufflé. On retrouve en couronne le riz soufflé ainsi que des éclats de noisette torréfiée et une goutte de sauce caramel très délicate, ainsi que des petites feuilles de chocolat noir au matcha de très grande qualité. A côté, une quenelle de glace à la noisette sur une cuillerée de cette crème caramel étonnante, entouré de riz soufflé, tantôt nature, tantôt caramélisé et de noisettes.
Dans les mots, on croirait à quelque chose de très lourd, mais il y a ce je-ne-sais-quoi de magique qui a rendu le tout aérien, sans laisser de sensation de sucre, de gras, de crème, de lourd. Juste un dessert exemplaire, qui rend heureux que cela soit le dernier de 2014.


Le tout pour la somme de 63.17£

Quelle magnifique soirée au Yauatcha, dans un cadre tout à fait particulier, servi avec un énorme professionnalisme et nourri d'une cuisine délicieuse et différente. La Yauatcha est un concept exceptionnel qui mérite grandement d'être découvert.

Il n'y aura pas d'after DJ, ce soir-là, le nouvel an se fêtera cette année au pied du London Eye; m'attend un spectacle de pyrotechnie de haute voltige !

15-17 Broadwick Street
London W1F 0DL
Royaume-Uni

lundi 2 février 2015

Andina, Londres

On ne le dira jamais assez: Londres est une cité cosmopolite qui est probablement l’emblème de la ville européenne où le monde se donne rendez-vous. Cela se reflète naturellement en bien des aspects dont, à mon plus grand bonheur, celui de la cuisine. Depuis quelques temps, il semblerait que les londoniens aient une nouvelle tendance culinaire: ils raffolent de cuisine sud-américaine. Non, pas que des burritos, des tacos et du chili, non pas que du tex-mex, mais de la vraie cuisine de ce continent peu représentée dans nos adresses gourmandes régionales sinon (à ma connaissance) le Restaurant du Léman à Lutry qui mêle pinte vaudoise et cuisine péruvienne et où je me suis rendu il y a quelques années. Mais je m’égare.

Vous l'aurez compris, c'est à un voyage gustatif outre-atlantique que je me prépare, ce 30 décembre 2014. Une fois encore, je me suis laissé inspiré par mon ami de Hedofoodia dans le choix du Andina, précisément un restaurant péruvien, petit frère du restaurant Cevice sis dans les quartiers de Soho. Aux commandes, Martin Morales, cuisinier passionné et auteur de livre de cuisine au parcours tout à fait particulier, comme vous pourrez le lire dans le billet d'Hedofoodia.

Situé en plein quartier de Shoreditch dans une belle maison aux briques apparentes, Andina brille d'une lumière chaleureuse et l'intérieur, visiblement bondé, semble animé d'une belle ambiance. On entre et l'ambiance et confirmée: musique sud-américaine souvent modernisée nous accueille dans une salle de taille moyenne bondée de monde entourant des tables en bois brun toutes simples, dressées d'un set de table servant de menu. Au plafond, des lampes tressées d'osier dégagent une lueur chaude. Voyant les tables des occupants de la soirée, on peut faire un constat simple: ici, on vient pour manger une nourriture qui réchauffe les cœurs et boire un grand coup. Qu'on se rassure, c'est pas un tripot; c'est bruyant, c'est bon enfant, c'est entraînant, un côté « cantina » citadine très sympathique.






En face, un joli bar et surtout, à côté, une cuisine ouvert où officient à grande activité 4 cuisiniers. Derrière cette cuisine se trouve une autre salle encore, et il semblerait qu'au sous-sols également. Je ne saurais en dire plus, ne les ayant pas visitées. L'accueil est extrêmement chaleureux et le service très attentif et professionnel, presque à un niveau inattendu. En bonus, les serveurs sont vivants et plein d'humour et de répartie, promettant une soirée où le sentiment de solitude ne peut exister.

Seul justement, je suis installé face à la cuisine pour mon plus grand bonheur. On admire le ballet en cuisine qui ne souffre d'aucune faute d’organisation, on observe les expressions, les échanges en cuisine où la même vie joyeuse nourrit le travail.

 
On me porte les cartes, dont une de cocktails contenant une liste assez impressionnante de cocktails originaux et travaillés, offrant au public à découvrir le Pisco, une eau-de-vie typique dont le Chili et le Pérou se disputent la paternité. J'en ai pris un de la série d'ailleurs, un « Pink Pisco sour » avec de l'Estelado sparkling rose (un mousseux rosé), du Pisco de raisin Quebranta, lime, blanc d’œuf et Peychaud's Bitters. Un cocktail étonnant, d'une texture légère et d'un goût frais, fruité avec une jolie amertume.


A côté de ces cocktails, un joli choix de vins sud américains, dont un bon nombre sont de culture biodynamique, servis par grosses doses de 175ml ou 250ml (contrairement aux habituels 125ml), le tout à des prix raisonnables, des jus de fruits et des smoothies.

Une belle carte de mets qui promet de faire suer lorsqu'il s'agit de faire un choix. Six grandes familles se démarquent: le fingerfood apéritif, les ceviche, des mets classiques et emblématiques,
la street food, les grillades et les salades et accompagnements. Tout a l'air absolument délicieux, fleure l'authenticité et le savoir-faire mais avec également en certains points de la créativité, particulièrement visible dans les ceviche qui jouent avec les variations de saveurs. Beaucoup de produits traditionnels sont utilisés. Manifestement il s'agit de portions raisonnables car il est recommandé de choisir trois plats par personne pour un repas normal.

On notera la mention sur la carte de la possibilité de prendre le brunch ou encore le lunch en semaine à 9£ ce qui semble être une bonne affaire.

Trêve de bavardages, je choisis trois plats de trois types différents et apprécie le spectacle du cheminement de ma commande jusqu'aux cuisines. Le chef annonce la commande, et tout le monde acquiesce, sachant pertinemment ce qu'il a à faire.

Les plats arrivent dès qu'ils sont prêts, et on les déguste à son rythme.

Dans la carte des ceviche, j'ai choisi le Stone bass & Fig Tiradito ». J'avais dit ceviche ? Le tiradito est un cousin que l'on pourrait qualifier de plus « gourmand » que le ceviche qui est un peu plus sophistiqué. Il se prépare traditionnellement avec du poisson cru qui s'allie à une sauce onctueuse d'un jaune éclatant à base de piment jaune, citron vert, herbes et épices. Ici la sauce sera parfumée à la figue, grenade et « yuzu tiger's milk » (un nom désignant généralement une marinade au citron vert, sel et piment. L'agrume étant ici le yuzu). Le stone bass, aussi appelé wreckfish en anglais désigne un poisson assez méconnu (que je n'avais d'ailleurs jamais goûté), le cernier commun. Ce dernier a une chair blanche, très délicate, de saveur fraîche et goûtue. Ce qui n'enlève rien au plaisir, c'est qu'il provient d'un élevage durable.
Et en bouche dans tout ça ? Ça explose de saveurs, de la douceur, du fruité, de l'acide, du piquant, du frais, c'est un plat aussi coloré que plein de relief qui m'a donné énormément de plaisir !


Côté grillade, j'ai pris les brochettes de baudroie, précisée provenant d'un élevage durable de Cornouailles, mariné dans du vin blanc, cumin, et piment rocoto, un piment typique du Pérou pouvant prétendre à un honorable 100'000 sur l'échelle de Scoville pour qui serait sensible (ici dosé avec une grande sagesse). Deux brochettes, juste passées à la plancha, me sont servies sur un lit de quinoa parfait, de la salicorne et une rondelle de citron. Le poisson est juste magnifique, la chair respectée, moelleuses à cœur, et des saveurs très variées, c'est une très belle réussite.


Côté « sides », j'ai choisi une salade aux quinoas rouges et blancs, avocat et concombre, d'une grande fraîcheur avec beaucoup de gourmandise, augmentée de quelques haricots blancs et pataugeant dans une sauce d'un beau rouge aux saveurs fruitée et acide tout à fait intéressante, une très belle salade.


Avec ce repas, une grosse portion (250ml dans un verre quant même) d'un vin rouge chilien, un mono-cépage de Syrah: « Terra Andina Reserva », 2011, des caves du même nom qui s'est avéré d'un bon rapport qualité-prix-plaisir avec des saveurs assez concentrées de fruits rouges et des notes de caramel. La seule chose que l'on aurait pu lui reprocher est d'être servi un peu chaud. A côté de cela, j'ai été régulièrement servi d'eau à la carafe sans-même que j'aie à le demander.

Sur recommandation du serveur, je me laisse tenter par une spécialité toute particulière, les « Picarones Doughnuts », un beignet à bas de courge et patate douce très riche en saveur, mais pas autrement lourd malgré les apparences, servi avec un étonnant sirop de maïs violet (l'une des innombrables variétés primitives de maïs cultivées depuis des millénaires en Amérique du Sud, considéré comme un aliment santé), développant des saveurs presque acidulées assez intéressantes et un gourmand « chocolate fudge » pour se rappeler du continent dans lequel on se trouve (toute une culture, le fudge, dans les pays anglo-saxons).


Même avec tout cela, l'addition reste raisonnable: 44.44 £.

Que dire ? Pour passer une soirée animée, drôle, musicale, humaine, de découvertes et de gourmandise, l'Andina semble bien choisi avec sa cuisine ouverte, son équipe aux petits soins tout en restant décontractés, ses mets différents et délicieux dans un cadre ultra chaleureux ! En gros, pourquoi s'en priver ?

1 Redchurch Street
London E2
Royaume-Uni